- Futur centre de distribution IKEA de 60 000 m2 sur le port de Limay Porcheville
- IKEA - A26 Architecture - Gamma Image
Ikea a de la suite dans les idées pour décarboner sa logistique. Célébrée le 26 mars, la construction de son nouvel entrepôt sur le port de Limay va conforter sa distribution fleuve-route électrique de ses clients parisiens. Elle annonce aussi une refonte d’ampleur des flux du distributeur en Ile-de-France.
Comment développer une activité omnicanale tout en réduisant l’empreinte carbone de sa logistique ? Depuis fin 2022, Ikea apporte une réponse à cette question pour livrer Paris. Au départ d’un entrepôt à étages situé sur le port de Gennevilliers, elle associe le transport fluvial et des véhicules électriques. Son futur centre de distribution de 60 000 m2 sur le port de Limay Porcheville (78) « va renforcer ce report modal », prédit sa directrice développement durable Emilie Carpels. Sur un terrain appartenant à HAROPA Port, précédemment utilisé pour stocker des automobiles Citroën, sa construction a débuté en novembre. Un investissement de 120 M€ pour l’enseigne suédoise d’ameublement et d’aménagement de la maison ! Dès sa livraison prévue fin 2026, « il augmentera nos capacités de préparation de commandes et de livraison à domicile de nos clients à Paris, en Ile-de-France et dans l’Ouest de la France », indique Emma Recco, directrice développement et stratégie d’Ikea France.
Faire un « copier-coller »
Deux des cellules de 6 000 m2 du futur centre limayen seront automatisées par Mecalux. Des transstockeurs sont envisagés tandis que les autres espaces de stockage seront équipés de racks. Pour livrer ses clients parisiens, Ikea ambitionne de reproduire la logistique multimodale en place à Gennevilliers. « L’objectif est une ligne fluviale quotidienne à Limay » comme dans les Hauts-de-Seine. « Depuis son lancement, le service au départ de Gennevilliers a livré plus de 140 000 clients parisiens évitant 15 000 trajets routiers aux entrées de Paris », précise Emilie Carpels. Dans ce futur schéma combiné fleuve-route électrique, reste à définir les rôles respectifs de Gennevilliers et Limay, reconnaissent les deux dirigeantes.
Propriété de Haropa également, le port de Bercy dans le 12e arrondissement sert de terminal de transbordement à Ikea pour livrer ses clients sur le dernier kilomètre en véhicules électriques dans Paris. Cette logistique utilise des caisses mobiles conçues par Box2Home, filiale du groupe Warning+, qui gère aussi le terminal parisien. Elle fait intervenir également le transporteur et commissionnaire Trusk, qui opère 13 utilitaires électriques, et la compagnie fluviale Blue Line Logistics, filiale du groupe Sogestran qui déploie un automoteur gréé. Actuellement, cette logistique livre en 48/72 h jusqu’à 300 clients par jour soit 70 % des livraisons d’Ikea dans Paris. Le solde est composé de livraisons entre magasins et au départ de ses entrepôts franciliens.
Refonte d’ampleur à l’étude
Le centre limayen emploiera 350 personnes, soit 10 fois plus que la précédente activité de stockage de voitures ! Visant la certification BREEAM niveau Very Good, sa construction a été confiée au groupe Medinger sur les plans d’A26 Architecte. Elle recourt à la voie d’eau pour évacuer les terres polluées et déblais retraités par Mymat, une filiale du groupe Medinger à Bruyère-sur-Oise.
Avant son ouverture, les équipes logistiques d’Ikea ont pour mission de rebâtir le schéma de distribution de l’enseigne en Ile de France. Il s’appuie actuellement sur deux entrepôts à Gennevilliers, presté à FM Logistic, et à Châtres géré par ses propres équipes. Cette réorganisation tiendra compte « de l’évolution des ventes e-commerce », précise Emma Recco. D’à peine 8 % avant le Covid, elles représentent 27 % du chiffre d’affaires d’Ikea France (3,7 Mds€) aujourd’hui.
Un transit par l’axe Seine à terme ?
L’approvisionnement du centre limayen est à l’étude également. Jusqu’à présent, la majorité des approvisionnements des centres à Gennevilliers et Châtres est assurée par une plateforme nationale située à La Maxe, près de Metz. Cet approvisionnement se fait par route et est complété par des flux en provenance d’un entrepôt à Dortmund, en Allemagne, ainsi que par des livraisons directes de fournisseurs. L’utilisation du ferroviaire entre Metz et Limay serait possible…à défaut de passer par Le Havre. Le port normand pourrait capter en effet les trafics destinés à Limay voire Gennevilliers et Châtres qui transitent par Anvers puis le site de La Maxe. Les post acheminements entre Le Havre et Limay voire Gennevilliers pourraient emprunter la voie d’eau...
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