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Upply identifie 3 voies d’avenir pour le transport maritime

, par Renaud Chasle

Upply publie trois scénarios sur l’état du marché du transport maritime en 2025, dans un contexte d’augmentation des coûts, de surcapacité et de forte concurrence.

« Les compagnies maritimes subissent une indéniable augmentation des coûts. Mais une surcapacité colossale et une concurrence vive menacent de compliquer la répercussion de cette inflation sur les taux de fret en 2025 ». C’est sur cette analyse que débute le baromètre d’Upply sur les perspectives 2025 du transport maritime de conteneur et la base de 3 scénarios élaborés par son expert, Jérôme De Ricqlès. Il rappelle, en préambule, l’impact haussier sur les taux de fret des tarifs des grands commissionnaires de transport, un hausse attendue des tarifs des droits de ports et des prestations portuaires ou des frais de manutention. Les 3 scénarios proposés tiennent compte de ce contexte, également des éléments déflationnistes tels que la surcapacité des compagnies maritimes, la recomposition des alliances maritimes ou le contexte géopolitique. En voici un résumé !

1er scénario 1 : MSC prend le lead

MSC a dépassé en 2024 la barre des 20% de l’offre planétaire d’espace conteneurisé. Concernant les charges, des navires souvent amortis et opérés en priorité dans des terminaux contrôlés par la maison mère donnent un avantage à MSC par rapport aux concurrents directs. Si l’on ajoute à cela une flotte massivement équipée de scrubbers permettant de brûler le carburant le moins cher du marché (IFO380), on constate que l’armateur italo-suisse dispose déjà de trois leviers conséquents en matière d’optimisation des charges.

En matière de recettes, la compagnie applique une stratégie simple : faire gagner beaucoup d’argent à un panel restreint de très gros transitaires auxquels MSC réclame un engagement d’achat d’espace massif à des tarifs ultra préférentiels. Ainsi
MSC se positionne ainsi en leader et animateur du marché, et les autres compagnies n’ont pas d’autre choix que de suivre le mouvement, à la hausse et à la baisse. En 2025 la probabilité d’un inversement de tendance du marché est assez forte. MSC aura un besoin impérieux de remplir sans attendre ses capacités toujours plus importantes. Or l’armement a prouvé dans le passé qu’il était particulièrement agile pour capter un maximum de volumes dans un marché baissier. Désormais numéro 1 mondial, il est le mieux placé pour entretenir la baisse un certain temps avant d’annoncer le retournement du cycle suivant.

2e scénario : une domination de MSC encadrée

L’hyper croissance de MSC pourrait cependant générer des inquiétudes de la part de concurrents, mais aussi de la part d’États ou d’institutions qui voudront éviter une éventuelle hégémonie de cet opérateur. Aux États-Unis, MSC a plusieurs affaires judiciaires en cours, avec notamment la menace d’une amende de 63 millions de dollars. « Nous verrons comment la nouvelle administration Trump se positionne vis-à-vis de cette entité qui sera désormais séparée de Maersk suite à la recomposition des alliances, alors même que Gemini fait déjà office de partenaire favori », commente Jérôme De Ricqlès. En Europe, la fin des exemptions par catégorie fait entrer les compagnies maritimes dans le régime général du droit à la concurrence. Des questions vont se poser concernant les seuils de parts de marché acceptables et les outils de mesure de ces derniers. En Chine, face à la crise économique interne, certains réflexes de recentrage au bénéfice d’entreprises contrôlées par l’État chinois comme Cosco ou OOCL pourraient réapparaître. « S’il y a des arbitrages à faire, l’alliance stratégique de long terme avec CMA CGM semble plus robuste qu’un MSC qui sera en solo, ou avec des alliés non chinois », estime Jérôme De Ricqlès.

3e scénario : le réveil des États-Unis

Après avoir longtemps misé sur l’externalisation de leur desserte maritime, Les Etats-Unis pourraient adopter une politique plus protectionniste. Selon Jérôme De Ricqlès « bien que la nouvelle alliance Gemini, qui inclut Maersk et Hapag-Lloyd, a obtenu le 9 septembre l’autorisation d’opérer, l’hypothèse d’une action plus vigoureuse des États-Unis pour reconstituer une flotte marchande semble plus que crédible ». Les États-Unis pourraient envisager de reconstruire une filière sur leur territoire, en s’appuyant notamment sur la compagnie Matson. Un plan ambitieux à 10 ans pourrait redonner une place à une compagnie américaine sur les grands océans du globe. « Cette stratégie pourrait se déployer en solo, mais serait plus efficace pour les intérêts américains si elle se déployait dans le cadre d’une alliance, car la montée en puissance serait plus rapide. Gemini et Premier Alliance font figure d’alliés naturels de premier choix, avec sans doute une longueur d’avance pour Gemini », commente Jérôme De Ricqlès. Et de conclure : « la recomposition profonde des alliances maritimes, sur fond de transformation radicale des grands équilibres du commerce mondial, nous promet une année shipping 2025 pleine de nouvelles dynamiques potentielles ».


Voir en ligne : https://market-insights.upply.com/f...

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