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SNBC 3 : des objectifs chiffrés pour baisser l’empreinte carbone du transport

, par Renaud Chasle

Dévoilé le 12 décembre, le projet de la 3e édition de la stratégie nationale bas carbone établit les objectifs de réduction de l’empreinte carbone de la France jusqu’en 2050 et met l’accent sur l’électrification du transport de marchandises à court terme.

Le 12 décembre 2025, soit 10 ans jour pour jour après la signature de l’accord de Paris sur le climat, le gouvernement a publié une version « projet » de la 3e édition de la stratégie nationale bas carbone (SNBC 3) pour consultation publique avant son adoption par décret prévue au printemps 2026. Cette feuille de route définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 et vise à ajuster les budgets carbone 2024-2028 et 2029-2033, mais aussi à arrêter le budget carbone de la période 2034-2038. L’objectif affiché est de réduire de -5% par an les émissions de GES pour passer de 375 Mt CO2e en 2023 à 193 Mt CO2e par an en 2038. La SNBC 3 prévoit de réduire entre -71% et -79% l’empreinte carbone française d’ici 2050 (par rapport à 2010) et intègre, outre les émissions territoriales, celles liées aux importations et aux risques de fuite de carbone.

Électrification du transport routier

Concernant le transport domestique de marchandises, la SNBC 3 met fortement l’accent sur la réduction des émissions du mode routier grâce à l’électrification. L’objectif est d’atteindre 51% de VUL neufs électriques en 2030 (soit 14% du parc roulant) contre 17% estimés fin 2025 et 50% de poids lourds électriques neufs (soit 12% du parc roulant) contre 14% estimés en 2025. La stratégie bas carbone implique également d’augmenter le taux de chargement moyen des poids lourds pour passer de 7,9 Tonnes/PL en 2025 à 8,2 Tonnes/PL en 2030.

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Leviers de réduction des émissions 2023-2030 (transport domestique)
Projet de 3e Stratégie nationale bas-carbone / modélisations DGEC

Sans détailler, le projet de SNBC 3 indique qu’afin « d’accélérer l’électrification du transport de marchandises, l’Etat pourra employer différents leviers financiers, relatifs aux certificats d’économies d’énergie, fiscaux et règlementaires incitant les entreprises de transport de marchandises à privilégier les motorisations électriques par rapport aux motorisations thermiques, les motorisations électriques pouvant bénéficier de régimes plus avantageux pour compenser l’écart de compétitivité actuel entre motorisations ». Le texte mentionne que les donneurs d’ordre seront également accompagnés pour faire évoluer leur demande de transport vers des modes moins émetteurs par des mesures incitatives ou des obligations. « En particulier, des incitations à destination des donneurs d’ordre, pour verdir et électrifier les demandes en transport, permettraient de ne pas faire peser la responsabilité exclusivement sur les détenteurs de flottes  ».
Le report modal constitue un autre élément de la décarbonation avec l’objectif de doubler la part du ferroviaire et d’améliorer de 50 % celle du fluvial à horizon 2030. En termes de trafics, le projet de la SNBC 3 table sur 278 Mds de tonnes kilomètres (t/K) transportés par la route en 2030 (contre 289 en 2025 et 297 en 2019), 63 Mds t/K par le rail (contre 48 en 2025 et 34 en 2019) et 11 Mds t/K transportés par voie fluviale (contre 9 en 2025 et 8 en 2019).

Décarboner les soutes des navires et des avions

A l’international, la feuille de route de l’Etat implique la décarbonation des soutes des navires et avions, « via le développement des carburants durables, des mesures d’efficacité énergétique et de maitrise de la demande  ». Selon les hypothèses du projet SNBC 3, dans l’aérien la part des biocarburants devrait atteindre 5% en 2030 contre 2% en 2025, celle du Kérosène fossile devrait baisser de 4% par rapport à 2025. L’objectif de consommation de biocarburants des avions est fixé à 4 TWh, soit 4 fois plus qu’en 2025. Dans le maritime, la consommation des soutes internationales devrait diminuer de 6 TWh d’ici 2030, la part de l’e-fuel devra atteindre 5% et celle des biocarburants 11% (contre 4% actuellement).

Notons toutefois que les bénéfices environnementaux hypothétiques sont très relatifs. En tenant compte d’une potentielle augmentation du trafic, les émissions de GES des soutes internationales du transport aérien passeraient ainsi de 18,8 MtCO2e en 2025 à 19,1 MtCO2e en 2030. Elles baisseraient en revanche dans le maritime en passant de 4,9 MtCO2e en 2025 à 4,4 en 2030. « A horizon 2050, le Règlement Fuel Maritime prévoit une réduction de l’intensité carbone des carburants de 80 %, ce qui implique une quasi-décarbonation du transport maritime. Dans le scénario, en 2050, le maritime est entièrement décarboné », mentionne la feuille de route SNBC 3. Le texte rappelle en outre que le gouvernement a annoncé en mai 2025, lors du dernier Comité interministériel de la mer (Cimer), que l’Etat allait mobiliser les recettes du marché carbone européen (SEQE-UE) issues du secteur maritime, ainsi que les éventuelles pénalités applicables dans le dispositif FuelEU, pour la décarbonation du transport maritime.

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